L’exode urbain des profils techs

Dans un contexte de crise sanitaire qui bouscule les habitudes de vie, un exode urbain des profils tech se dessine. La reconquête des territoires et l’avènement du télétravail ont bouleversé les envies et les projets de chacun. Aujourd’hui, travailler en ville ne semble plus constituer une fin en soi, comme c’était le cas il y a quelques années.

Les villes moyennes et les espaces ruraux attirent de plus en plus de monde, surtout ceux qui souhaitent « se mettre au vert ». Dynamiques et conviviaux, ils représentent un pied-à-terre idéal pour s’installer en famille ou en tant que jeune actif.

En parallèle, le développement du télétravail invite les travailleurs à s’installer en région. Une aubaine pour ceux qui souhaitent concilier vie professionnelle et vie personnelle. Laou vous en dit un peu plus sur cet exode urbain des profils tech.  

Un attrait considérable pour les villes moyennes

Il y a quelques années, la tendance voulait que chaque travailleur tech un tant soit peu motivé rejoigne une grande ville. Paris, capitale emblématique de la France, avait les faveurs des suffrages. D’autres grandes métropoles comme Lyon, Bordeaux ou Marseille attiraient également beaucoup de monde. Les raisons ? Elles sont multiples. Ces grandes zones urbaines disposent d’une part de toutes les commodités et infrastructures nécessaires pour bien vivre.

On pense notamment aux structures scolaires, aux centres commerciaux, aux zones d’emploi, aux hôpitaux, etc. D’autre part, elles disposent d’une offre de loisirs à priori plus étoffée qu’en région : disciplines sportives, manifestations culturelles, etc. Ce constat s’établit néanmoins seulement sur le papier aujourd’hui.

Car les villes moyennes tiennent leur revanche comme l’explique cet article du Monde.

Coût de la vie, espace, calme, sécurité et vie culturelle riche : les villes à taille humaine possèdent d’innombrables atouts. Et les travailleurs – tout comme les étudiants ou les séniors – semblent davantage s’en rendre compte de nos jours. Ce phénomène a bien évidemment été renforcé par l’arrivée de l’épidémie de Covid-19, à n’en pas douter. Mais il serait trop simple de réduire ce constat à cette simple situation.

 

L’exode urbain des profils tech : un intérêt plus marqué pour les villes à taille humaine

Avec les restrictions issues de la pandémie (confinements, couvre-feux, fermeture des restaurants, annulation des concerts, etc.), les grandes zones urbaines présentent moins d’intérêt. A contrario, les espaces ruraux – ou tout du moins, à taille humaine – gagnent à être découverts.

Les parcs et les forêts sont des espaces où il fait bon se promener ou faire du sport (trail, vélo, etc.). Les commerces locaux méritent qu’on s’attarde sur leurs spécialités. Et dans tous les cas, les gares ou les axes de transport pour rejoindre les villes plus peuplées restent faciles d’accès si « la ville vous manque ». Nous parlions d’une tendance qui se dessine depuis avant la pandémie, car il est vrai que cet exode urbain trouve son commencement un peu plus tôt. En cause – notamment dans la capitale – le prix excessif des logements et la galère relative aux transports.

En région, les biens immobiliers sont plus accessibles et les quartiers tout aussi dynamiques. Pour se déplacer, vous pouvez prendre le vélo ou les transports en commun. Vous pouvez prendre le temps de vivre et d’aller à votre rythme.

Sans être submergé par les foules, les horaires du métro, le stress lié à la vie professionnelle, etc. Ajoutons à cela que les villes à taille humaine proposent énormément de loisirs et une convivialité à toute épreuve. Le Loir-et-Cher, au même titre que les départements ruraux de Nouvelle-Aquitaine par exemple, attirent les jeunes comme les moins jeunes. La vie y est paisible mais pas dutout ennuyeuse pour autant.

On peut facilement y faire du sport, des rencontres, sortir dans les restaurants ou bars branchés, développer son réseau de connaissances, etc. Car aujourd’hui, les profils techs veulent allier confort de vie personnelle et sécurité professionnelle. Et la ville ne répond plus forcément pleinement à leurs critères.

Une possibilité de s’épanouir dans sa vie professionnelle

Les profils tech les plus chevronnés vous diront qu’il est difficile de trouver un travail épanouissant en dehors des grandes villes. Est-ce le cas ? Pas vraiment ! Il est vrai qu’aujourd’hui encore, de grands groupes et des leaders de leur secteur sont présents ou s’implantent dans les grandes villes. Cela facilite les relations, les collaborations européennes ou internationales, etc.

Mais avec l’avènement des start-ups et l’enthousiasme autour des PME-TPE, les villes moyennes proposent également des opportunités professionnelles nombreuses. Ceux qui sont venus s’installer en région ont parfois su trouver le bon filon dans certaines entreprises à taille humaine. D’autres ont carrément décidé d’entreprendre, ce qui est souvent facilité par des écosystèmes plus petits, où les acteurs du financement ou les responsables publics sont beaucoup plus accessibles.

Une évolution des mentalités qui profite donc aux petites et moyennes villes, voire aux territoires plus ruraux. Logiciels, cybersécurité, IA, etc. : vous pouvez trouver le job de vos rêves en région aujourd’hui. Ajoutez à cela que la rémunération n’est pas forcément un problème, le coût de la vie étant plus abordable dans les villes moyennes que dans les grandes zones urbaines. 

D’ailleurs vous pouvez tester la différence de coût de la vie entre Paris et province grâce à notre calculatrice ici.

 

L’exode urbain des profils tech : vive la révolution numérique et le télétravail

Inutile de le préciser, le développement du télétravail joue un rôle prépondérant dans cet exode urbain des profils tech. La « révolution numérique », les progrès des technologies de l’information et de la communication, l’évolution du cloud et des réseaux sont inévitablement des vecteurs d’expatriation.

Jugez plutôt : aujourd’hui, il semble très intéressant de profiter d’un chez soi confortable, à bas prix, avec toute sa famille, dans un lieu verdoyant et dynamique. Avec le télétravail, c’est possible.

Un salarié peut habilement jongler entre du travail en présentiel et du travail à domicile, en ne se déplaçant que de rares fois dans les locaux de son entreprise. En parallèle, on assiste à ce qu’il semble être un nouveau développement économique des zones rurales ou semi-rurales. Tout d’abord, on compte de plus en plus de technopoles, de pépinières d’entreprises ou de zones d’activités technologiques sur les territoires. Des entreprises du numérique se regroupent dans ces structures pour collaborer efficacement.

Ensuite, le coworking est également très plébiscité par les travailleurs techs indépendants. Les espaces qui proposent une bonne connexion, un aménagement adapté et tout le confort nécessaire pour travailler efficacement fleurissent ainsi dans les villes moyennes.

Aujourd’hui, ce ne sont pas seulement les travailleurs qui décident de « s’exiler », mais également les entreprises elles-mêmes. Pour avoir des locaux plus abordables, offrir un meilleur cadre de vie à leurs salariés et bien d’autres raisons. Selon la publication d’un rapport de l’IFOP en 2019, 81 % des français considèrent la vie à la campagne comme le mode de vie idéal. Les entreprises l’ont bien compris, et tout le monde y gagne. Moins de stress, plus de sérénité, la possibilité de s’épanouir professionnellement : c’est gagnant-gagnant.  

La néo-ruralité professionnelle, un constat à nuancer

Tout cette situation reste à nuancer. En effet, les modifications d’habitudes de vie et l’attrait pour les villes à taille humaine participent à l’évolution des modes de travail. Mais les emplois occupés par les profils tech restent majoritairement citadins. Les bassins de recrutements dans le secteur technologique et numérique sont davantage implantés dans les grandes villes. Même si comme montré plus haut, la tendance tend à se diversifier.  

L’exode urbain des profils tech : une démarche personnelle avant tout

Travailler ailleurs que dans des immeubles ou des bureaux en ville, cela reste avant toute chose une démarche personnelle. Chaque personne se doit de vouloir tester un nouveau mode de vie, et peu sont ceux qui sautent le pas réellement. Car l’entreprise reste un lieu privilégié où l’on voit réellement ses collègues, où l’on partage, où la stimulation est de mise. Tout cela ne peut pas être forcément apporté aujourd’hui par des outils de communication virtuelle. Bien entendu, ils offrent de la liberté dans le travail, mais cela n’est pas comparable à la « vie au bureau » que certains chérissent tant. Dans le même ordre d’idée, le télétravail doit gagner en souplesse pour engendrer une véritable avancée. Avec la crise sanitaire, ce mode de travail a été soudain et presque imposé. Les inconvénients de cette pratique restent dans certaines têtes, et quelques adaptations et ajustements doivent être envisagés.

En résumé, certains choisissent naturellement de quitter les grandes villes pour s’installer en région. D’autres cherchent simplement à découvrir un nouveau cadre de vie pour allier plaisir professionnel et épanouissement personnel. Aujourd’hui, il n’existe pas de choix de vie idéal. Mais l’exode urbain des profils tech existe bel et bien.

Dans une société qui pousse de plus en plus à la réussite, le stress est omniprésent. Vivre en région ou dans les villes moyennes représente donc un bon compromis pour la plupart. A vous d’en faire maintenant l’expérience ?  

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