Vous voulez vivre à la campagne pour adopter un mode de vie plus écologique, mais pas tout seul ? Vous vous imaginez dans une maison en matériaux bio, cultivant un grand potager à plusieurs ? Vous rêvez de vie collective, mais chacun dans son habitat ? Vivre dans un écolieu est peut-être fait pour vous ! Laou vous explique ce que sont ces lieux alternatifs et vous donne les ressources pour passer à l’action.

Un écolieu, qu’est-ce c’est ?

Un écolieu, c’est un lieu collectif, souvent à la campagne qui rassemble des personnes autour de valeurs écologiques. Si les communautés des années 1970 cherchaient surtout à s’affranchir des cadres familiaux, politiques et religieux traditionnels pour expérimenter la liberté, les écolieux d’aujourd’hui visent à permettre d’adopter un mode de vie le plus écologique possible. L’idée : mutualiser des équipements et partager les tâches pour faciliter l’autosuffisance.

Dans un écolieu, vous trouverez souvent des bâtiments réalisés en matériaux biosourcés, un potager, un poulailler, des équipements de production d’énergies renouvelables, de récupération de l’eau de pluie ou encore de phytoépuration des eaux usées.

On les appelle aussi « écovillages », terme apparu lors du Sommet de la terre de 1992 à Rio de Janeiro, qui marqua l’entrée de l’écologie dans les politiques des Nations Unies. En France, on utilise aussi volontiers le terme « écohameau », plus adapté à la taille des projets. Vous avez peut-être aussi entendu parler des « Oasis », le nom des écolieux fédérés par la coopérative Oasis, issue du Mouvement Colibris, qui promeut depuis 2007 la sobriété heureuse, la coopération et le respect du vivant.

Il y aurait environ 2 000 écolieux en France actuellement et il va s’en créer de plus en plus, car ils incarnent les modes de vie du futur : écologiques, coopératifs, solidaires et résilients.

les chous lents, écolieu, avec des gens dans une cour arborée

Un écolieu, c’est un lieu collectif. Photo : les Choux lents.

Pourquoi vivre dans un écolieu ?

Changer de vie pour se tourner vers la sobriété à la campagne implique d’être plus autonome. L’objectif : réduire son empreinte écologique en consommant moins d’eau et d’énergie, et produire au maximum ses ressources soi-même. Mais cette quête de l’autosuffisance peut s’avérer longue et épuisante lorsqu’on est seul, en couple ou même en famille. La transition écologique est beaucoup plus facile et plus joyeuse à plusieurs !

C’est aussi plus accessible financièrement que d’acheter seul un terrain, du bâti et des équipements, même si vivre dans un écolieu a un coût : selon le statut choisi, il vous faudra prendre des parts ou payer un loyer pour occuper une parcelle ou un bâtiment.

Vivre dans un écolieu permet à des personnes seules de sortir de l’isolement et à différentes générations de se côtoyer. C’est offrir un cadre de vie exceptionnel pour les jeunes enfants ! 

Enfin, c’est un mode de vie basé sur l’entraide et le partage, extrêmement enrichissant sur le plan personnel.

Le fait de vivre selon ses convictions, d’expérimenter d’autres modèles que le consumérisme est également très épanouissant.

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La transition écologique en action

Dans un écolieu, on passe de la théorie à la pratique en matière de transition écologique. Cela peut être en résidant sur place, mais aussi à travers des formations ou des chantiers participatifs.

Construire en matériaux naturels, jardiner en permaculture, installer un système de phytoépuration, couper son bois de chauffage, se soigner au naturel, reconnaître les plantes sauvages, décider collectivement, pratiquer la communication non violente, fabriquer du pain au levain, construire des toilettes sèches, élever des poules, cuisiner sans gluten… voilà un florilège de ce que l’on peut apprendre dans un écolieu !

Écolieux et habitat participatif

La plupart des écolieux sont habités par des résidents permanents. Ils font partie de ce que l’on appelle l’habitat participatif : une forme d’habitat collectif, avec des espaces privatifs et des espaces communs, pensés et gérés par les habitants eux-mêmes. Ainsi, certains habitent une maison individuelle, d’autres des habitats réversibles (tiny house, yourtes…), d’autres encore des appartements privés dans un bâtiment commun. Selon les lieux, les espaces communs peuvent être un atelier de bricolage, une salle commune, une buanderie, des chambres d’amis…

gros plan sur une poule dans un jardin avec en arrière plan des personnes attablées et d'autres debout

Dans les écolieux, des espaces et équipements sont partagés, dans la maison et dans le jardin. Photo : Mutinerie village.

C’est le cas d’Audrey Gicquel, accompagnatrice de projets et autrice du livre Les clés de l’habitat participatif (éditions Yves Michel). Avec son mari et leurs enfants, ils vivent à 15 personnes dans un ancien corps de ferme de la périphérie lyonnaise qu’ils ont baptisé Les Choux lents. Les sept foyers disposent tous d’un appartement indépendant. « Mais nous avons fait le choix d’espaces privés relativement petits — nous vivons à 4 avec mon mari et mes enfants dans 65 mètres carrés — pour maximiser les espaces communs », précise Audrey. Une grande cuisine collective, des chambres d’amis, une salle de travail, un atelier de bricolage et une buanderie forment les espaces partagés. Et ils ont même une piscine naturelle !

Certains décident de partager davantage qu’un lieu, et expérimentent le partage de véhicules ou même d’une partie de leurs revenus.

Des lieux ouverts

Loin de former des communautés autarciques, les écolieux sont ouverts et participent à la vie locale. Beaucoup développent des activités économiques ou associatives : organisation de formations, hébergement touristique, production ou transformation alimentaire, événements culturels… 

Ainsi, à l’écovillage de Sainte-Camelle en Ariège, l’équipe anime le café associatif La Luciole, accueille des vacanciers en hébergements insolites et en gîtes, anime des stages, et accueille même le festival annuel de la Coopérative Oasis. Le domaine des alternatives, en Creuse, propose également des formations, mais aussi une friperie, un escape-game et des séjours pour enfants !

Roulotte noire dans un pré avec la mer en arrière plan

Certains écolieux accueillent des visiteurs dans des hébergements insolites. Photo : Adobe Stock.

Autre exemple : l’archipel de La Bascule, qui fédère des organismes de formations à la coopération et des écolieux comme L’Oasis des âges en Corrèze.

De son côté, Mutinerie Village, dans le Perche, propose des séjours pour les freelances qui veulent expérimenter le coworking rural : les résidences vertes.

Notons que certains écolieux ne comptent pas de résidents permanents. Ils s’apparentent alors à des tiers lieux dédiés à la transition écologique. Citons par exemple le Battement d’ailes en Limousin, écosystème où chacun peut s’investir, qui en jardinant lors des sessions collectives du mardi matin, qui en participant au bar collectif, qui en louant la cuisine, le gîte ou un bureau. 

Les statuts des écolieux

Si les pionniers des écolieux ont buté sur divers verrous administratifs, leur action a permis de réelles avancées, avec la loi Alur, promulguée en 2014. Cette loi a en effet créé le statut de coopérative d’habitants, qui facilite la propriété collective, et donné un cadre à l’habitat réversible (aussi appelé habitat léger), c’est-à-dire les yourtes, tiny houses, roulottes, etc.

Dans les lieux en coopérative d’habitants, les résidents paient un loyer à la société coopérative. C’est le statut choisi par exemple par CasaNoé en Loire-Atlantique. Certains écolieux choisissent d’autres statuts, comme la SCI, la SAS ou même l’association.

Si les écolieux ont le vent en poupe, les installations peuvent toutefois être encore difficiles dans certaines collectivités frileuses. Il faut savoir montrer patte blanche !

Savoir vivre ensemble

La principale difficulté des écolieux, c’est le « vivre ensemble » ! Pas toujours facile de partager des espaces communs, de s’entendre sur un fonctionnement collectif… Les conflits sont inévitables.

Il est donc conseillé de connaître les outils de gouvernance partagée, de communication non violente et d’intelligence collective avant de s’installer. Et savoir manier l’art du compromis ! Audrey Gicquel a fait de ses questions son métier. Beaucoup d’écolieux proposent en outre des formations dans ces domaines.

C’est aussi pour cela qu’on n’entre pas un habitat participatif comme dans un moulin ! La plupart ont mis en place un processus d’intégration en plusieurs étapes, à l’instar de l’Oasis des âges.

femme de face dans une réunion avec d'autres personnes de dos

Vivre dans un écolieu, c’est vivre dans un lieu collectif où la gouvernance est partagée. Photo : Adobe Stock.

Découvrir des écolieux

Il existe beaucoup de ressources sur les écolieux. Des livres, comme l’excellent Écolieux, vers un nouveau modèle de vie, de Kevin Simon (éditions La Plage), ou Vivre en écolieux, de Cristo Corbeau et Romane Rostoll (éditions Ulmer).

Visitez aussi la chaîne YouTube de la Coopérative Oasis, qui a créé une série de vidéos Cap sur les oasis, la saison 1 en Occitanie, la saison 2 en Centre-Val de Loire. 

Intéressé par sauter le pas ? Participez d’abord à des visites, des stages ou des chantiers participatifs. L’occasion de vous familiariser avec ce milieu en apprenant à faire des enduits naturels, de la permaculture ou de la cuisine végétarienne ! 

Comment trouver un écolieu ?

La coopérative Oasis recense avec Habitat Participatif France les différents écolieux de son réseau, en fonctionnement ou au stade de projets, soit plus de 1200. La carte est une véritable mine.

Mutinerie village, écolieu situé dans le Perche, vue de la maison et du potager

Mutinerie village, dans le Perche, organise des résidences vertes. Photo : Mutinerie village.

Mais peut-être souhaitez-vous créer un écolieu avec d’autres ? Là encore, la coopérative peut vous aider. Elle propose des mises en relation, des accompagnements et des formations. 

Prenez également le temps de choisir votre territoire d’accueil. Renseignez-vous sur les écoles, les associations, le marché de l’emploi, la santé, etc., comme pour toute installation à la campagne ! Et si les écolieux ne vous conviennent pas, lisez notre article Travailler dans un tiers lieu à la campagne, un autre moyen de vivre au vert sans être isolé.

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