EXCLUSIF. Avec 5 ans d’expérience dans l’attractivité des talents et plus de 500 familles installées par Laou et nos territoires partenaires, ce calcul permet, pour la première fois, d’estimer leur impact sur l’économie locale. Un exercice conduit par Olivier Portier, consultant en analyse territoriale et coordinateur de l’Observatoire des impacts territoriaux de la crise (OITC), en collaboration et à partir des données réelles d’installation transmises par Laou.
POURQUOI CET EXERCICE ?
Estimer ce que rapporte économiquement l’installation de nouveaux habitants n’avait encore jamais été fait !
Pour la première fois, grâce à une méthode innovante développée par Olivier Portier, nous sommes en mesure d’apprécier l’impact réel et concret de ces nouvelles familles sur l’économie locale via la création d’emplois.
- UNE MÉTHODOLOGIE ROBUSTE
S’appuyant sur le cadre conceptuel de la Théorie de la Base, renouvelé par Laurent Davezies, Olivier Portier a mis au point une méthode permettant d’estimer les effets d’entraînement économique de l’implantation de nouvelles familles dans les territoires à partir des flux de circulation de revenus. L’objectif ? Apprécier via des ordres de grandeur de ce que peut rapporter l’attractivité résidentielle à l’économie locale.
“L‘Observatoire des impacts territoriaux de la crise (OITC) suit et analyse les impacts économiques et sociaux de la crise du Covid dans les territoires et leur exposition à la crise énergétique et économique en cours en cherchant à mobiliser plusieurs grilles d’analyse », explique Olivier Portier.
“La dynamique de développement des territoires apparaît aujourd’hui bien plus liée à leur capacité à capter du revenu en provenance de l’extérieur que, justement à leur capacité productive !”
Olivier Portier, consultant en analyse territoriale.
Depuis les années 1990, sous l’impulsion de Laurent Davezies, professeur au CNAM et expert indépendant dans le domaine de l’économie territoriale, se développe une nouvelle approche : “Avant lui, le développement des territoires était quasi-exclusivement pensé au regard de leur capacité productive. Il était acté que, comme au niveau macro-économique national, la croissance du PIB aurait un effet mécanique sur la situation sociale locale. Or, la dynamique de développement des territoires apparaît aujourd’hui bien plus liée à leur capacité à capter du revenu en provenance de l’extérieur qu’à leur capacité productive !”, rappelle Olivier Portier.
Le développement des territoires peut donc se résumer en deux activités principaes aujourd’hui : leur capacité à capter des revenus en provenance de l’extérieur ; dans un second temps, leur capacité à stimuler les secteurs d’activité de proximité et à les redistribuer dans les circuits économiques locaux via des dépenses de consommation courante.
Les 4 leviers pour capter du revenu* :
- Les revenus productifs exportateurs (par ex. : détenus par un ouvrier travaillant dans l’industrie aéronautique, un viticulteur bordelais ou un cadre supérieur qui travaille dans la finance internationale à Paris…)
- Les revenus publics des fonctionnaires qui irriguent les territoires via des mécanismes redistributifs liés au prélèvement de l’impôt,
- Les revenus sociaux (allocations chômage, aides sociales… etc.)
- Les revenus résidentiels, composés des pensions de retraite, des dépenses touristiques et des revenus pendulaires détenus par les navetteurs qui vivent dans le territoire mais travaillent dans un autre.
*Les calculs sont faits sur la base de revenus nets.
Dans un second temps : que fait le territoire de ces revenus captés ?
Comment les redistribue-t-il ? Sont-ils dépensés localement pour stimuler les emplois de proximité ?
“C’est le combo productivo-résidentiel qui offre la meilleure garantie en termes d’impact sur l’économie locale.”
Olivier Portier, consultant en analyse territoriale.
ETUDE DE CAS : COMMUNAUTE D’AGGLOMERATION DE BAR-LE-DUC SUD MEUSE
Grâce à la collaboration entre Laou et l’agence Meuse Attractivité, l’installation de familles génère aussi des emplois locaux !
Les équipes de Laou vous accompagnent pour séduire des talents (salariés qualifiés, soignants, artisans commerçants, télétravailleurs…), leur faire découvrir votre territoire, et réussir leur installation.
Voici comment nous avons appliqué la méthode sur des cas réels d’installations dans un territoire actuellement partenaire de Laou.
- ANALYSE DU TERRITOIRE
Faite sur la base de données réelles sur l’agglomération de Bar-le-Duc, sur les familles installées, puis sur les 4 leviers impactant l’économie locale :
- 12,6% des revenus sont des revenus productifs exportateurs, c’est-à-dire des revenus productifs industriels et agricoles qui sont exportés. En moyenne, une EPCI rurale est à 8,6%.
- 13,4% sont des revenus publics,
- 16,5% de revenus sociaux, ce qui est beaucoup par rapport à la moyenne nationale (13%).
- 57% sont des revenus résidentiels (dont 34,6% de pensions de retraite, 4,3% de dépenses touristiques, 4,1% de revenus fonciers et mobiliers et 14,4% de revenus pendulaires). Dans certains territoires ruraux, le poids des revenus résidentiels peut s’élever jusqu’à plus de 70% de l’ensemble des revenus captés. On voit ici que les territoires vivent finalement assez peu de ce qu’ils produisent eux-mêmes.
C’est le combo productivo-résidentiel qui offre dans les territoires la meilleure garantie en termes d’impact sur l’économie locale.
En synthèse, il apparaît que les modalités de développement de la CA de Bar-le-Duc reposent avant tout sur la solidarité nationale (pensions de retraite, revenus sociaux et publics) et traduisent un modèle de développement hyper socialisé. Avec une démographie peu dynamique, un niveau de développement social peu favorable et une relative attractivité touristique.
Toutefois, on constate qu’il y a une bonne propension des habitants à consommer local (sûrement lié au fait qu’il existe peu de concurrence commerciale à proximité).
Suite à la collaboration entre Laou et l’agence Meuse Attractivité démarrée en 2022, une dizaine de familles se sont déjà installées en septembre en Meuse, dont 3 analysées spécifiquement dans cet exercice, installées dans l’agglomération de Bar-le-Duc.
“Ces trois implantations nouvelles peuvent générer 0,5 emploi supplémentaire. D’après les estimations d’Olivier Portier, à niveau de revenus similaires et comportements de consommation égaux, “il faudrait donc 6 familles pour créer un nouvel emploi sur le territoire”.
CONCLUSION : 6 FAMILLES INSTALLEES = 1 EMPLOI CREE GRACE A LEUR CONSOMMATION
Grâce à cette approche originale qui peut être adaptée territoire par territoire, nous sommes enfin en mesure d’estimer l’impact réel et concret de ces nouveaux habitants et de leurs revenus sur l’économie locale via la création d’emplois, qui, pour des petites et moyennes villes ou des territoires ruraux participent du développement économique local.
Bien-sûr d’autres impacts que la création d’emploi existent lorsque des nouveaux habitants s’installent dans votre territoire : création d’un vivier de talents pour les entreprises locales, recettes fiscales supplémentaires pour les territoires, meilleure image du territoire (via les témoignages de ces nouveaux arrivants devenant eux-mêmes des ambassadeurs), participation des nouveaux habitants à la dynamique associative et culturelle, etc…
Vous souhaitez faire ce calcul dans votre territoire ? Contactez Laou pour la mise en place : bonjour@laou.fr
Source des données utilisées pour le calcul : Insee (Recensement, DADS, Base permanente des équipements), Direction générale des impôts (Ircom et Revenus catégoriels), Ministère du tourisme et Urssaf.
Pour en savoir plus sur le travail d’Olivier Portier :
L’Observatoire des impacts territoriaux de la crise (OITC) : https://www.mapinaction.com/observatoire/
Son activité de conseil : https://opconsultant.com/