Témoignage : Loanna a quitté Paris pour s’installer en Côtes-d’Armor

Loanna, ancienne fonctionnaire territoriale à la mairie de Paris, a décidé de changer radicalement de vie en quittant la capitale pour s’installer dans la campagne bretonne. Après plusieurs années passées à élever seule ses deux enfants, elle a choisi de réaliser un projet personnel ambitieux : trouver une maison en milieu rural et embrasser un nouveau départ professionnel. En 2023, après avoir participé à un programme d’accueil en Côtes-d’Armor, elle a concrétisé son rêve en s’installant à Saint-Nicolas-du-Pérenne. Aujourd’hui, Loana témoigne de son parcours, de ses défis et de ses réussites, tout en partageant ses réflexions sur ce changement de vie profond.

Un départ facilité par Côtes-d’Armor Destination

Lorsque j’ai commencé à chercher une maison, mon objectif initial était de m’installer en campagne, dans le centre de la Bretagne. En octobre 2023, j’ai participé à « Le Moi d’Essai », un événement organisé pour les candidats à l’installation en Côtes-d’Armor. Ce séjour de deux jours à Saint-Brieuc a rassemblé 15 personnes, dont moi. Nous avons eu l’occasion de rencontrer des recruteurs, des agents immobiliers, et de participer à des visites touristiques. J’ai même eu la chance de discuter avec des responsables RH de l’agglomération de Guingamp, ce qui m’a permis de confirmer mon intérêt à travailler dans la région.

Un projet immobilier atypique

Ma recherche de maison a été un processus particulièrement réfléchi. Initialement, j’avais envisagé le Marais Poitevin, où vit une partie de ma famille, mais après plusieurs tentatives infructueuses, je me suis tournée vers la Bretagne. Le coût des maisons y était bien plus accessible, ce qui a rapidement orienté mon choix. J’ai fait mes premières visites via des annonces sur Leboncoin, avec un petit budget et une ferme intention de ne pas dépenser plus que nécessaire. J’étais prête à acheter une maison avec des travaux, mais c’est finalement une maison sans rénovation à prévoir que j’ai trouvé à Saint-Nicolas-du-Pollen. J’ai acheté une ancienne longère de 43 m² datant de 1850, avec 600 m² de jardin, pour seulement 70 000 €. La maison est idéale pour moi et représente le compromis parfait entre confort et prix.

Pour financer cet achat, j’ai fait appel à une courtière locale qui a su défendre mon dossier sans aucun apport. Cela m’a permis de réaliser mon projet sans trop de difficultés. J’ai signé l’achat en janvier et mon installation a été facilitée par le fait que j’ai pris le temps de bien planifier chaque étape.

Mon nouveau départ en Bretagne

Je suis arrivée en avril 2024, à 45 ans, avec l’ambition de démarrer une nouvelle vie. J’avais vécu jusqu’alors dans le Val-de-Marne, où j’étais responsable d’un point justice en collectivité. En mai, j’ai commencé mon nouveau poste de conseillère France Travail, un poste de service à la population qui couvre plusieurs communes à Loudéac. Ce changement de carrière n’a pas été simple. Je savais que j’allais perdre en salaire et en statut en passant de responsable à conseillère. Je pensais que le fait d’avoir réussi mon projet d’achat de maison me suffirait pour accepter ces sacrifices, mais en réalité, j’ai découvert que j’avais encore des ambitions. J’aspire soit à plus de responsabilités, soit à faire quelque chose de totalement différent. En attendant, j’occupe un poste assez proche de mes précédentes missions dans le social.

Mon quotidien en Bretagne

La transition d’une vie citadine à Paris à une vie rurale en Bretagne a été une étape marquante. En région parisienne, j’étais restée pour mes enfants, aujourd’hui âgés de 20 et 23 ans. Je suis maintenant seule ici et même si la solitude ne me pèse pas, certains aspects de ma vie parisienne me manquent. Par exemple, j’aimais pouvoir sortir facilement après le travail pour voir des amis. Je n’ai pas encore eu l’occasion de vraiment socialiser ici, mais je suis persuadée que cela viendra une fois que j’aurai construit un réseau local.

Les habitants de mon village sont souvent surpris que j’ai quitté Paris, qu’ils considèrent comme un rêve, alors que pour moi, c’était devenu un enfer. Ici, je profite du calme, je me déplace beaucoup en milieu rural grâce à mon travail, et si j’ai besoin d’un peu de diversité, je peux toujours me rendre à Loudéac ou Saint-Brieuc, qui sont à 40 minutes de chez moi. Je suis également proche de la mer, ce qui est un grand avantage.

Un changement de mentalité

Une chose que j’ai remarquée ici, c’est l’importance de l’éco-responsabilité chez les habitants. À Paris, je n’y faisais pas vraiment attention, faute de moyens et de temps, mais ici, c’est devenu une habitude. Les gens autour de moi sont très attentifs au gaspillage, à l’énergie, et j’ai moi-même adopté certaines de ces pratiques. Par exemple, je fais plus attention à ne pas laisser les lumières allumées inutilement, et je privilégie des circuits courts pour mes courses. Cela fait partie des nombreux changements que j’ai intégrés dans ma nouvelle vie bretonne.

D’un point de vue financier, je vis beaucoup mieux aujourd’hui qu’à Paris. Élever mes enfants seule ne me laissait pas beaucoup de marge de manœuvre, mais désormais, je peux me faire plaisir. Mes habitudes de consommation ont changé, je fais mes courses dans des supermarchés différents, et j’achète des produits de meilleure qualité, même si cela me coûte plus cher.

Perspectives d’avenir

Je n’ai pas encore eu l’occasion de retourner en Île-de-France depuis mon déménagement, mais pour l’instant, je n’en ressens pas le besoin. Je me sens bien ici, même si certains aspects de ma vie précédente me manquent. Je suis heureuse d’avoir quitté la ville et d’avoir trouvé un équilibre en Bretagne.

Mon projet était un secret pour beaucoup de personnes à Paris. Quand j’ai annoncé mon départ à mon travail, cela a créé quelques difficultés pour partir à la date que je souhaitais. Finalement, j’ai dû insister et « frapper plus haut » pour pouvoir partir comme je l’avais prévu. Aujourd’hui, je sais que j’ai fait le bon choix, et mes enfants, même s’ils sont restés à Paris, sont heureux pour moi.

Dans l’ensemble, ma nouvelle vie en Bretagne se déroule bien. J’ai encore des ajustements à faire, mais je suis satisfaite du chemin parcouru et des nouvelles perspectives qui s’offrent à moi.