Pour la majorité des collectivités, la data reste une nébuleuse complexe et mal identifiée.
Pourtant, la data est la seule véritable garantie d’efficacité d’une stratégie d’attractivité territoriale.
Car elle permet d’abord de mieux connaitre son public cible, mais aussi de mieux analyser la portée et les résultats de sa stratégie.

Ainsi chaque euro dépensé dans votre stratégie d’attractivité peut donner lieu à une analyse, et in fine à de meilleurs résultats d’attractivité.

A l’occasion du lancement du module « statistiques » de notre logiciel C.A.T.I, Alexandre Neymond et Perrine Bailly, respectivement Directeur Technique et Cofondatrice de Laou font le point sur comment utiliser ces données au service de l’attractivité des talents. 

 

LA DATA, C’EST QUOI ? 

La data ou donnée digitale a déjà sa place dans le Petit Robert et dans de très nombreuses entreprises tech. Mais pas seulement. Car la transformation digitale s’accentue aussi côté acteurs publics et notamment au sein des collectivités locales, qui prennent conscience du potentiel de cette ressource inépuisable. 

Avant de commencer, qu’est-ce que la data ?

“Il faut différencier deux grands types de données, précise
Alexandre Neymond, directeur technique de Laou. Il y a la donnée personnelle et la data globale anonymisée (BIG data) qui, après analyse, offre une information d’ensemble, non intrusive dans la vie privée.
C’est cette mine d’or qui est utilisée par Laou au service des territoires en quête d’actifs. Elle donne des informations précieuses sur les talents et elle parle aussi des territoires, de leur attractivité.” 

Cette data, pour être utilisée, doit être stockée et organisée dans une base de données, qui bien utilisée, permet alors une analyse fine du sujet.

QUEL TYPE DE DATA RÉCOLTEZ-VOUS AU SERVICE DE L’ATTRACTIVITÉ DES TALENTS ? 

Perrine Bailly :
Notre métier est la prospection, l’acquisition et l’installation d’actifs et de leur famille dans nos territoires partenaires. Résultat, chaque mois nous recueillons des milliers de projets de personnes en désir de mobilité.

Grâce à ces données très détaillées, Laou est une sorte de profileurs de talents, pour le ciblage et la connaissance des profils (métier, secteur d’activité, nombre d’enfants, lieu de vie actuel, lieu de vie souhaité, date de mobilité souhaité, projet professionnel et immobilier, etc…).

Laou est aussi une base de données de CV, dans lesquels on peut aussi retrouver des données intéressantes à étudier en masse.

“La data nous aide à identifier les personnes réellement en cours de projet de mobilité que nous devons accompagner. Et les entretiens téléphoniques servent à identifier tout ce qui ne se collecte pas via la data.”
Perrine Bailly, cofondatrice de Laou

Alexandre Neymond :
Il y a d’un côté les données chiffrées dont nous parlions à l’instant que nous récupérons via notre site web, mais les données les plus intéressantes pour les territoires sont qualitatives. Elles touchent à ce qui motive cette mobilité, au facteur de déclenchement, au budget immobilier, jusqu’aux craintes irrationnelles liées à ce changement. 

COMMENT RÉCOLTEZ-VOUS CETTE DATA ?

Alexandre Neymond :
Nous avons 3 façons de récolter des informations sur les personnes en mobilité :

  1. Grâce à un dispositif complet sur Laou.fr composé d’un tunnel d’inscription, d’un espace personnel, d’outils d’aide à l’installation, et des prises d’information par le candidat sur les territoires.
  2. Nous avons également lancé récemment un comparateur de ville : c’est un outil d’acquisition ludique qui nous fournit des informations précieuses pour nos clients.
  3. Et enfin, via les campagnes digitales ciblées localement pour nos territoires partenaires.

“La data est bien plus qu’une simple ressource, c’est le véritable carburant de l’attractivité des talents.”
Perrine Bailly, cofondatrice de Laou

Alexandre Neymond :
« Je tiens également à préciser que nous travaillons dans le respect de la RGPD : tous les inscrits donnent leur consentement pour la récolte de leur data, y ont accès et nous ne vendons pas de données à des partenaires extérieurs. » 

POURQUOI UTILISER CES DONNÉES CRÉE UNE STRATÉGIE D’ATTRACTIVITÉ CIBLÉE ET PUISSANTE ?

Alexandre Neymond :
« Laou génère 30 000 visites mensuelles et a un vivier de plus de 20 000 talents inscrits en base de données. Lorsque nous travaillons pour un territoire avec sa cible spécifique, nous passons en analyse micro. La donnée est plus fine et nous permet de faire matcher des personnes dont les attentes et le projet sont compatibles avec l’offre locale. » 

Perrine Bailly :
« Utiliser des statistiques pour guider l’action publique est une bonne pratique en général.
Par exemple, pour un territoire en recherche de jeunes actifs, un passage au JT de TF1 était mieux vu il y a quelques temps qu’une campagne ciblée sur les réseaux sociaux. C’est très étonnant quand on regarde les statistiques d’audience : le JT de 13h rassemble environ 4,7M de personnes qui ont 60 ans en moyenne, alors que 16M de Français (3 fois plus) de 35 ans en moyenne, consultent leur compte Instagram au quotidien pendant environ 1 heure !

Les entreprises dans nos territoires recherchent rarement des talents de 60 ans en moyenne, néanmoins, si on ne s’intéresse pas aux statistiques on peut dépenser beaucoup d’énergie, de temps et d’argent dans des relations presse pour avoir un JT de TF1 et se dire : « C’est super pour mon activité résidentielle ». Alors qu’on ne touche pas sa cible.

« Chaque mois nous recueillons des milliers de projets de personnes en désir de mobilité. Grâce à des données très détaillées, Laou est une sorte de profileurs de talents »
Perrine Bailly, cofondatrice de Laou

Ici il s’agit du « basique » des statistiques, mais on peut aller beaucoup plus loin avec des statistiques plus poussées dans le ciblage de talents ». 

Perrine Bailly :
“Toutes les informations collectées sont également recoupées et précisées au cours d’un rendez-vous téléphonique.
Le vrai plus de Laou est de miser sur une relation directe et un accompagnement qui nous donne une connaissance très fine de nos talents. Nous ne nous sommes jamais contentés d’une data chiffrée : le qualitatif est essentiel mais nos conversations nous laissent entrer dans la part émotionnelle du projet de mobilité de nos talents. 

La data nous aide à identifier les personnes réellement en cours de projet de mobilité que nous devons rappeler. Et les entretiens téléphoniques servent à identifier tout ce qui ne se collecte pas via la data. C’est notre réelle plus value.” 

“Nos outils permettent à nos clients de mesurer l’efficacité de leur travail avec nous”
Perrine Bailly, cofondatrice de Laou

 

EN QUOI CES DONNÉES SONT UTILES POUR UN TERRITOIRE EN RECHERCHE D’ACTIFS OU DE PROFILS PLUS SPÉCIFIQUES ? 

Perrine Bailly : “Nos clients nous font principalement 3 demandes : 

  • de cibler précisément notre base. Récemment, nous avons identifié les artisans commerçants intéressés par une région partenaire pour les inviter à un événement. Nous pouvons aussi travailler sur des secteurs d’activité : santé, industrie, etc…
  • des résultats de leurs investissements dans une campagne de prospection. Grâce au tableau de bord du logiciel d’attractivité CATI, on sait combien de personnes ont été accompagnées, suivies, se sont installées, dans quel entreprise ils ont été embauchés…
  • de la connaissance des profils pour savoir qui est intéressé (ou pas) par leur territoire. 

AU DELA DU CIBLAGE, COMMENT LES TERRITOIRES PEUVENT-ILS S’APPUYER SUR LA DATA POUR BOOSTER LEUR ATTRACTIVITÉ ? 

Perrine Bailly :Je suis persuadée qu’il faut éditorialiser les données en fonction d’objectifs spécifiques. Par exemple, la data peut être utilisée pour connaître l’impact économique de l’installation de nouvelles familles, comme nous l’avions fait pour La Meuse avec la méthode d’Olivier Portier, consultant en analyse territoriale et coordinateur de l’Observatoire des impacts territoriaux de la crise (OITC).

La data permet de bâtir une meilleure relation avec les citoyens, avec les élus et avec les entreprises, ce qui est un volet très intéressant pour soutenir le travail des services hospitalité des agences d’attractivité ou des pôles de relation avec les entreprises. Echanger avec l’écosystème local sur ses besoins, utiliser la data pour y répondre… La data est plus qu’une simple ressource, c’est le véritable carburant de l’attractivité des talents.”

MAIS LES DONNÉES NE PEUVENT PAS TOUT…

« Aujourd’hui on peut récolter autant de données qu’on veut sur des médecins généralistes, ça ne veut pas dire qu’il est possible de les faire déménager en masse dans un territoire ».
Perrine Bailly, cofondatrice de Laou

Pour autant, attention, les données ne peuvent pas tout !
Ce n’est pas parce qu’on récolte la donnée la plus précise possible sur les profils qu’on peut répondre à des demandes impossibles.
Aujourd’hui on peut récolter autant de données qu’on veut sur 5000 médecins généralistes, ça ne veut pas dire qu’il est possible de les faire déménager dans un territoire.

La donnée ne peut pas pallier la pénurie de certains profils. Elle peut optimiser la rencontre quand l’offre existe, et uniquement quand elle existe…

 

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